Un espoir avec l’arrivée de Lula au pouvoir ?
Les autorités brésiliennes ont annoncé le déploiement début février d’importantes forces de l’ordre dans le territoire des indigènes Yanomami dans l’état du Roraima au nord du Brésil. Ceux-ci font face à une grave crise humanitaire sur leurs terres, censées être inviolables mais envahie par des milliers d’orpailleurs. Les indiens les accusent de violences, de viol, de meurtres, de contagions et de pollution des fleuves par le mercure. Celle-ci supprime leur source de nutrition qui repose avant tout sur la pêche. Les autorités fédérales ont déclaré l’état d’urgence sanitaire dans cette région de la forêt amazonienne où la malnutrition, le paludisme, les infections font des ravages.
Le nouveau ministre de la justice, Flavio Dino, espère qu’avec cette opération de police, la grande majorité des orpailleurs auront quitté pacifiquement la réserve Yanomami, grande comme le Portugal. L’espace aérien a été totalement fermé interdisant le ravitaillement de ces mines d’or illégales.
Des dizaines d’orpailleurs sont arrivés il y a quelques jours dans un port de fortune à 80 kms de Boa Vista, capitale du Roraima. Si la police locale a renforcé les contrôles et encadré la circulation des orpailleurs, elle n’a pas procédé à des arrestations généralisées. Les médias brésiliens ont montré des images d’orpailleurs quittant la réserve, à pied à travers la forêt ou par le fleuve sur des embarcations surchargées.
Le ministre a prévenu que les orpailleurs ayant commis des crimes : génocides, pollution, financement illégal de l’orpaillage, blanchiment d’argent, seront poursuivis.
Sonia Guajajara, la ministre des peuples indigènes s’est félicitée de cette évolution tout en soulignant la gravité de la situation qualifiée d’urgence permanente. Plusieurs cas de dénutrition ont été signalés et des centaines d’enfants autochtones soignés. La police a ouvert une enquête pour « génocide » après la publication de sources officielles signalant la mort d’une centaine d’enfants de moins de 5 ans en 2022 dans la réserve.
Cette situation catastrophique fait manifestement suite à l’augmentation de l’orpaillage illégal favorisé lors du mandat de Jaïr Bolsonaro. On espère que le nouveau président Lula persiste dans la protection des peuples indigènes de la forêt amazonienne.
(Photo : Barge d’orpaillage clandestin)
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