Le Brésil est le plus grand producteur (40 %) et le plus grand exportateur de soja au monde, suivi des États-Unis et de l’Argentine.
Près des deux tiers du soja brésilien est exporté dont plus de la moitié est destinée à la Chine.
Avec une croissance de 20 %, la récolte 2022/2023 devrait atteindre 150 millions de tonnes, ayant pratiquement doublé en 10 ans. La production de soja s’associe avec celle de maïs (la récolte de soja est suivie d’une deuxième récolte la même année, la « safrinha » de maïs), et la Chine a commencé à autoriser les importations de maïs brésilien.
Ainsi, 90 % de la production de grains au Brésil est constituée de Soja et de Maïs (120 M.t), majoritairement comme complément de l’alimentation animale.
Cette croissance de la production céréalière brésilienne est rendue possible grâce à une augmentation de la productivité et de la surface cultivée. Celle-ci est liée à la
conversion de pâturages en cultures, notamment en Amazonie, facilitée par l’installation d’un port céréalier à Porto Velho et maintenant à Humaitá en Amazonie.
Avec la dévaluation du Réal au début de la pandémie, en 3 ans, de nombreux gros producteurs sont venus d´autres états avec des capitaux financiers et leur expérience pour transformer la quasi-totalité des zones de plaines de pâturages conquis il y a des années aux dépens de la forêt amazonienne. Ceci ne fait que majorer la pression sur la déforestation Amazonienne.
Les éleveurs de bovins vendent ou louent leurs terres à ces producteurs pour s’enfoncer plus profondément dans la forêt ce qui majore encore la déforestation.
L’augmentation de la productivité est permise par l’utilisation importante de produits chimiques et d’engrais. La production agricole brésilienne dépend actuellement à 85 % des importations d’engrais. Le Brésil est aussi le champion du monde de l’utilisation de pesticides pour devenir la principale destination des pesticides interdits à l’étranger, notamment dans l’Union européenne (UE), aux États-Unis et au Canada. L’excédent d’engrais et de pesticides pollue directement les fleuves amazoniens, en particulier lors des fortes pluies tropicales.
Le Brésil est redevenu un pays producteur de matières premières sans valeur ajoutée avec une très forte dépendance vis-à-vis d’un client majeur, la Chine, et ce au prix de la désertification des zones rurales et d’une pression énorme sur la déforestation de la forêt amazonienne.