La saison sèche qui allait de juin à septembre se prolonge désormais de mai à octobre-novembre et se caractérise en Amazonie par des brûlis chaque année plus violents et dévastateurs.
Le brûlis est une technique ancestrale utilisée par les agriculteurs et indiens pour procurer à la terre (par le biais des cendres) un engrais naturel permettant de fertiliser un petit espace de terre à cultiver. Normalement le feu est contrôlé par des pare-feu : humidité de la forêt alentour, fossés creusés dans le sol et petits ruisseaux de la forêt.
Dans le cas de la conquête de la terre amazonienne par les fazendeiros (grilleiros) ou leurs hommes de main constitués de dizaines de colons avides d´un peu d’argent, ce sont de grands espaces de forêt qui sont abattus en saison des pluies avant d´être brûlés en saison sèche.
À cause de l’impunité découlant de la politique de Bolsonaro, ces déboisements se sont accélérés en particulier dans les réserves forestières publiques (réserves indiennes et parcs) dans l’espoir d’une régularisation future. Avec les sécheresses prolongées, le feu mis aux zones déboisées ou aux pâturages à nettoyer ne s’arrête plus et s’étend jusqu’à la forêt vierge.
Fin juin, la région de Guajará-Mirim a été pendant des semaines le théâtre de violents incendies contre lesquels l’état du Rondônia (responsable moral de la situation) n’a pas mis beaucoup de moyens pour remédier à la catastrophe : 15 pompiers sans canadairs pour une superficie de dizaines d’hectare en feu plus de deux semaines dans le parc de Guajará-Mirim.
Une sorte d’approbation indirecte à ceux qui ne cessent de défricher : le gouvernement régularise la terre dépourvue de forêt, et permet ensuite de la vendre un prix élevé aux grands cultivateurs de soja.